UBC Civil In The Media – Séismes: près de 300 écoles de la Colombie-Britannique toujours à risque (French)

Originally published in: CBC Radio Canada

Le programme d’atténuation sismique de la Colombie-Britannique, destiné à mettre 496 écoles de la province aux normes sismiques, arrive à mi-chemin. En date de mai 2022, 202 écoles ont été rénovées ou reconstruites, 25 sont en construction, cinq sont à construire, 14 sont en cours d’analyse de rentabilisation et 250 sont classées parmi les « priorités futures ».

Du côté du Conseil scolaire francophone (CSF) de la province, deux écoles font partie des priorités futures : l’École Anne-Hébert, à Vancouver, et l’École Océane, à Nanaimo.

Le CSF n’a pas répondu à nos demandes pour savoir quand ces projets prendront fin et combien d’élèves sont concernés. La cheffe des affaires publiques du CSF, Pascale Cyr, précise néanmoins que c’est le ministère de l’Éducation qui établit les priorités pour l’ensemble de la province en ce qui concerne les rénovations sismiques, de même que l’appui financier nécessaire.

La ministre de l’Éducation de la Colombie-Britannique, Jennifer Whiteside, assure que la rénovation des écoles pour atténuer les risques sismiques est une priorité du gouvernement. Nous travaillons aussi fort que possible avec les districts scolaires pour réaliser le plus de projets possible aussi rapidement que possible, explique-t-elle. Jennifer Whiteside ajoute qu’il n’y a pas eu de ralentissement à cause de la pandémie.

Alors que le budget prévoit 793 millions de dollars au cours des trois prochaines années et un achèvement en 2030, Jennifer Whiteside se fait plus évasive. Nous n’avons pas de calendrier particulier parce que […] certains de ces projets peuvent être complexes.

Au 31 décembre 2021, le programme d’atténuation sismique de la Colombie-Britannique avait coûté un peu plus d’un milliard de dollars et 994 millions doivent y être consacrés d’ici 2030.

La ministre de l’Éducation explique que 2,7 milliards de dollars ont été investis dans la construction et la modernisation d’écoles ainsi que dans l’atténuation des effets de séismes potentiels. Il s’agit d’un investissement sans précédent dans l’histoire de [la] province, assure-t-elle, qui permet déjà à 32 000 élèves de fréquenter des écoles plus sûres.

Certains projets, explique Mme Whiteside, sont à une échelle relativement petite et coûtent moins de 10 millions de dollars, alors que d’autres projets sont énormes, car il faut reconstruire entièrement ces écoles.

Le 6 juin, la province a annoncé l’ouverture, à New Westminster, de l’école élémentaire Skwo:wech, nouvellement construite aux normes sismiques. Le coût de ce projet est évalué à 34,98 millions de dollars, dont 12,42 millions de dollars pour la garderie.

En 2015, des modifications avaient été apportées au Code national du bâtiment, ce qui a mené à la réévaluation de 151 écoles, car des secousses plus intenses sur l’île de Vancouver et dans l’archipel Haida Gwaii ainsi que des impacts plus puissants dans les zones aux sols mous, en particulier à Richmond, avaient été détectés, selon le site Internet du programme d’atténuation sismique(Nouvelle fenêtre) (en anglais).

Le Code national du bâtiment est mis à jour tous les cinq ans, explique Salman Soleimani-Dashtaki, chercheur associé au Département de génie civil de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC). Les normes de construction antisismiques sont également mises à jour tous les cinq ans en fonction de l’activité sismique récente dans la région.

Selon Salman Soleimani-Dashtaki, les lignes directrices de la Colombie-Britannique [font partie] des meilleures lignes directrices qui aient été produites dans le monde. Il ajoute qu’elles ont même reçu un prix aux États-Unis en 2015.

Haida Gwaii, où se trouve l’école Sk’aadgaa Naay, est l’endroit le plus à risque en matière de séismes au Canada.

En ce qui concerne les écoles, principalement des bâtiments de faible hauteur [construits] en bois, le recours à plusieurs technologies distinctes et de nombreuses étapes sont nécessaires pour les mettre à niveau, tandis que leur construction peut prendre plusieurs années, explique Salman Soleimani-Dashtaki.